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Politique anti-trans: Maxime Bernier veut «protéger les femmes et les enfants»


Stevens LeBlanc/JOURNAL DE QUEBEC


Politique

26 mai 2023 10H31 MISE À JOUR 26 mai 2023 10H31


Le 23 mai dernier, le chef du Parti populaire du Canada (PPC) a dévoilé sa nouvelle politique sur «l’idéologie radicale du genre», qui s’inspire de projets de loi américains. On vous la résume et on la soumet à l’épreuve des faits.

Le plan d’action du PPC, notamment inspiré des lois passées par le gouverneur républicain Ron DeSantis, a pour but «de s’élever contre l’idéologie radicale du genre et de se battre pour protéger les femmes et les enfants», selon Maxime Bernier.


La politique en sept points s’attaque directement aux droits des personnes trans, décrits comme des «militants trans radicaux» qui jouiraient du soutien de «l’extrême gauche».

  1. Interdiction des bloqueurs de puberté, des traitements hormonaux et des chirurgies d’affirmation de genre. Criminalisation des personnes jugées comme encourageant la transition de mineurs.

  2. Retrait de la loi C-4 qui interdit les thérapies de conversion.

  3. Application stricte de l’article 163.1 (1) (b) du Code pénal pour retirer des écoles et des bibliothèques tout contenu jugé pornographique ou inapproprié.

  4. Empêcher l’entrée des personnes assignées homme à la naissance des espaces non mixtes pour femmes comme les salles de bains, vestiaires, refuges, prisons.

  5. Interdiction aux personnes assignées hommes à la naissance de participer à des sports réglementés et financés par le gouvernement fédéral dans la catégorie féminine.

  6. Abolition du financement fédéral pour les soins d’affirmation de genre des fonctionnaires et de la population carcérale.

  7. Abrogation de la loi C-16 pour retirer l’identité de genre comme motif de discrimination.


Le discours de Maxime Bernier versus les faits

En conférence de presse, mardi, le chef du PPC a dressé une liste d’inquiétudes auxquelles sa nouvelle politique devrait répondre enfin d’empêcher «les militants trans radicaux» de «transformer la société de manière à restreindre les libertés de tout le monde».

Il a fait plusieurs déclarations pour justifier l’urgence d’adopter cette nouvelle politique. Nous en avons passé certaines à l’épreuve des faits.

«La plupart des garçons et des filles souffrant de dysphorie de genre règlent graduellement ce problème en vieillissant. Beaucoup souffrent d’autres troubles mentaux tels que l’autisme, ou sont sous l’influence temporaire d’un phénomène de contagion sociale.»

Une étude de l’Université Cambridge révèle qu’une personne trans a effectivement trois à six fois plus de chance qu’une personne cisgenre de recevoir un diagnostic de spectre de l’autisme. L’autisme n’est toutefois pas un trouble mental et il ne rend pas les personnes moins aptes à juger de leur identité de genre. Une hypothèse avancée par certains scientifiques pour expliquer cette corrélation serait que les personnes autistes sont moins sensibles au conditionnement et aux normes sociales, comme les normes de genre.


En ce qui concerne l’affirmation que la dysphorie de genre se règle en vieillissant, elle n’est pas appuyée par des faits scientifiques. La dysphorie de genre se maintient généralement à l’adolescence et dans la vie adulte.

La dysphorie de genre désigne le fort sentiment d’inéquation entre son identité de genre et le genre assigné à la naissance. Elle s’accompagne souvent de détresse psychologique si la personne ne peut affirmer son identité de genre, par exemple, par la transition.


Les thérapies de conversion ne sont recommandées par aucune autorité en santé.

Une métaétude parue dans JAMA Pediatrics avance que les personnes ayant subi des thérapies de conversions ne sont pas mieux dans leur peau et souffrent de davantage de problèmes d’abus de substance et de dépression et qu’elles font plus fréquemment des tentatives de suicide.

Une autre étude est venue à la conclusion qu’une personne transgenre qui a subi une thérapie de conversion a deux fois plus de chance d’intenter à sa vie qu’une personne transgenre qui n’a pas subi de thérapie de conversion. Ce risque est doublé pour les personnes de moins de 10 ans.


«La prise de bloqueurs de puberté à un jeune âge transformera leur corps et les stérilisera à vie, alors qu’ils sont trop jeunes pour évaluer l’impact d’une décision aussi capitale.»

Les bloqueurs de puberté sont utilisés depuis longtemps pour les enfants cisgenres dont la puberté est trop rapide ou se déclare trop tôt. Ils ont été jugés sans danger et son utilisés avec la même dose lorsqu’administrés à des enfants transgenres. Les bloqueurs empêchent le commencement de la puberté, ce qui permet ensuite de réduire les traitements d’affirmation.

Les effets de bloqueurs de puberté sont réversibles. Ces derniers n’ont également aucune influence sur la fertilité.


La majorité des procédures que subissent les personnes qui transitionnent médicalement sont des opérations de chirurgie plastique.

Pour ce qui est de la phalloplastie, la vaginoplastie ou l’hystérectomie, le risque de complications n’est évidemment pas nul. Il est toutefois expliqué en détail aux personnes qui veulent subir de telles chirurgies.

La plupart du temps, ces opérations ne demandent pas de traitement à vie. Ce sont généralement les hormones qui sont prises toute la vie d’une personne transgenre.

«De plus en plus de personnes transgenres qui ont subi de telles opérations finissent par le regretter et veulent “détransitionner”, mais il est tragiquement trop tard.»

Selon une étude réalisée en Europe, au Canada et aux États-Unis, seulement 1% des personnes ayant vécu une transition disent la regretter. Seulement une partie de ce 1% a décidé d’entamer un processus de détransition pour revenir à son genre assigné à la naissance.


«Les droits et la sécurité des femmes sont bafoués pour satisfaire les hommes qui prétendent être de l’autre sexe. Les femmes sont confrontées à des hommes transgenres dans les vestiaires et les salles de bains.»

Aucun lien n’a pu être observé entre la présence de personnes trans dans les salles de bain et le nombre d’agressions qui s’y déroulent. Selon une étude, dans les États où les personnes trans peuvent utiliser les toilettes de leurs choix, il n’y a en effet pas plus d’attaques.

Ce sont plutôt les personnes trans qui rapportent de nombreuses violences lorsqu’elles essaient d’accéder aux toilettes, que ça soit les toilettes correspondant à leur expression de genre ou celles de leur genre assigné à la naissance.

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