
MTF et FTM
Rôle de l'endocrinologue ou du médecin de famille
FTM
La prise d’hormone n’est pas une décision a prendre à la légère et n’est pas sans conséquence pour votre corps. Un suivi médical est important ; il permet de déceler les contre-indications et de prescrire au fil du temps un traitement adapté à la santé de chaque personne. Avant d’entamer une hormonothérapie, le médecin vous demandera un bilan de santé pour permettre un ajustement du traitement ou le bon dosage.
Suivi et les effets sur la santé
Le suivi du traitement hormonal se fait tous les trois mois la première année, et tous les six mois la deuxième. Après une éventuelle opération chirurgicale de réassignation sexuelle, on procède à des contrôles sur une base annuelle ou plus fréquemment si nécessaire.
De nos jours, on commence cependant généralement tout de suite le traitement à base de testostérone, parce qu’il a également pour effet de stopper le cycle de menstruation. Les traitements à la testostérone existent sous forme de pilules, d’injections ou de gel. Ce traitement doit souvent être poursuivi toute la vie après la chirurgie de réassignation de genre.
Les effets attendu de la testostérone, quelle que soit sa forme, aident à développer les caractères sexuels secondaires associés au sexe masculin. Les effets le plus rapides sont en général la mue de la voix, l’agrandissement du clitoris ( dicklit ) et le développement de la barbe et corporelle, qui évolue pendant plusieurs années. La peau change aussi va épaissir et peut devenir plus grasse. On rencontre parfois des problèmes d’acné. Avec le temps, une redistribution des graisses s’effectue. Typiquement, la graisse est moins stockée sur les cuisses et les fesses, mais plutôt au niveau de la ceinture abdominale. Dans le même temps, la musculature se développe et la prise de muscle est facilitée par la testostérone. La testostérone augmente souvent la libido, qui peut se stabiliser après un certain temps. Contrairement à certaines croyances, la testostérone ne rend pas plus agressif. Elle peut cependant donner une sensation d’énergie accrue et réduire les besoins en sommeil.
Les effets indésirables sont l’augmentation du taux de testostérone qui augmente la tension artérielle (chez certaines personnes des chaleurs), ainsi que des risques cardio-vasculaires. Il faut donc rester vigilant et avoir une bonne hygiène de vie, limiter la prise de poids, cesser le tabac et les abus d'alcool. L’augmentation du métabolisme augmente votre appétit, n'oubliez pas d'avoir un bon niveau d’activités physiques. Il y a un risque de souffrir de calvitie selon votre héritage génétique.
Comment savoir si j'ai le bon dosage ?
Parce que vous allez vous sentir mieux et que des effets attendus sont visibles. Un ajustement du dosage se fait 3 à 6 mois après le début du traitement et par la suite 1 à 2 fois par an. Une fois le dosage stabilisé, le dosage restera le même. C’est votre médecin et selon vos tests sanguins qui guideront l’ajustement de votre dosage. Il peut être tentant d'augmenter soi-même son dosage pour que les effets soient plus rapides, mais cette pratique est très dangereuse pour votre santé.
La rétention d’eau, les bouffées de chaleur, la fatigue, les fourmillements dans les mains ou les pieds et les douleurs articulaires ou musculaires sont des symptômes communs de surdosage, de même qu’une sensation de nervosité ou d’agitation excessive. Une sensation de fatigue prononcée, particulièrement en fin de cycle, peut également résulter d’un sous-dosage.
Parfois, les effets attendus peuvent être faibles ou inexistants. Il faut alors faire preuve de patience : le développement de la barbe ou la redistribution des graisses peuvent s’amorcer au bout de plusieurs mois et même quelques années de traitement. Pour certaines personnes, certains effets resteront légers malgré des taux hormonaux dans les normes.
Qui ne peut pas recevoir de testostérone?
Il existe peu de raisons pour lesquelles on ne peut pas administrer de testostérone à un patient. Il est possible de suivre un traitement à base de testostérone à partir de 16 ans, et ce traitement est possible même si la ménopause a déjà commencé.
On procédera avec une extrême prudence en cas de troubles préexistants de la fonction hépatique parce que les tests hépatiques peuvent présenter des valeurs plus élevées sous l’influence de la testostérone. Il est recommandé de traiter l’obésité morbide et une hypercholestérolémie importante avant de commencer le traitement à la testostérone.
Il est important de suivre le taux de globules rouges dans le sang parce qu’une trop forte dose de testostérone peut provoquer une production trop abondante de globules rouges, ce qui augmente le risque de thrombose.
Le plus souvent, quand elles ont recours aux hormones, les personnes trans féminines font appel aux oestrogènes, auxquels peuvent éventuellement s’ajouter la progestérone et/ou différents anti-androgènes.
Le développement des caractères sexuels secondaires associés à un profil hormonal féminin. Son intégration par le corps rend la peau plus fine, moins grasse, et favorise son élasticité. Les graisses du corps sont redistribuées, les traits du visage sont légèrement adoucis. La prise d’oestrogènes provoque également la croissance de la poitrine, qui commence au bout de quelques jours ou semaines, et peut s’étaler sur quelques années. La (re) pousse des cheveux est favorisée et leur qualité peut changer. Une partie des effets attendus provient de la baisse de la production de testostérone, mécaniquement induite par l’augmentation du taux d’estradiol, ce qui réduit l’intérêt de la prise d’anti-androgènes. Cette baisse de testostérone peut entraîner une perte musculaire, notamment chez les personnes sportives, ce qui nécessite un minimum d’exercice physique pour éviter une perte musculaire trop importante. La prise d’oestrogènes peut aussi modifier la libido, sans nécessairement la diminuer. Elle a tendance à réduire l’éjaculat, et la capacité à l’érection peut-être également altérée.
Tous les effets décrits ici sont variables d’une personne à une autre. Ils peuvent aussi varier dans le temps et dans leur intensité. On peut également constater d’autres effets, tels que la baisse de la tension artérielle, une réduction des dépenses énergétiques, une hausse de l’émotivité et de la sensibilité à l’alcool et aux excitants.
Les effets indésirables
La baisse du métabolisme peut entraîner une prise de poids si les habitudes alimentaires ne sont pas changées. Des flatulences peuvent apparaître, généralement un indicateur de surdosage. Les avantages de la voie transdermiques sont évidents par rapport à la voie orale : on évite le premier passage par le foie qui favorise les risques de thromboses et d’accidents cardio-vasculaires, d’embolie pulmonaire ou d’infarctus. Elles ne font monter ni la tension, ni le cholestérol, ni les triglycérides. L’absence de risques sur la santé (y compris les risques de cancer) a été confirmée par de nombreuses études disponibles. Mais ces études concernent plutôt les femmes ménopausées, et l’on ne peut que regretter l’absence d’études qui intègrent les femmes trans avec leurs spécificités – notamment qui étudient les effets d’une prise au long cours si l’on initie le traitement dès l’adolescence ou au début de l’âge adulte.
Comment savoir si j'ai le bon dosage ?
Parce que vous allez vous sentir mieux et que des effets attendus sont visibles. Il n’est pas forcément nécessaire de pratiquer un dosage hormonal : c’est avant tout la discussion avec votre médecin et son examen qui guideront l’ajustement du dosage. Il peut être tentant d'augmenter soi-même son dosage pour que les effets soient plus rapides, mais cette pratique est très dangereuse pour votre santé.
Les jambes lourdes, gonflements, de douleur au niveau des seins… c’est peut être que la dose est trop forte. En cas de bouffées de chaleur, c’est souvent signe qu’il faut augmenter les doses. De même, des picotements au niveau des seins sont normaux, les premiers mois à cause de la poussée de la poitrine. Parfois, les effets attendus peuvent être faibles ou inexistants. Une ou plusieurs prises de sang permettent alors de mesurer le taux d’hormone. S’il demeure très faible malgré un dosage élevé, c’est peut-être que le produit passe mal la barrière cutanée. On peut alors essayer un traitement par voie orale. Cependant, pour certaines personnes, les effets peuvent rester légers malgré des taux hormonaux dans les normes.
Suivi médical
Une attention particulière à la forme du traitement et à son dosage est recommandée en cas de maladie hépatique ou de risque thromboembolique. De manière générale, un suivi médical est indispensable afin d’éviter et de dépister d’éventuels effets indésirables ou des interactions avec d’autres traitements. Des analyses sanguines régulières doivent être faites, idéalement une fois par an, pour vérifier notamment la glycémie, le taux de testostérone et le taux de transaminases en cas d’administration par voie orale et/ou d’association avec un anti-androgène.
Le rôle des anti-androgènes est de réduire les effets des androgènes produits naturellement chez les personnes de profil hormonal masculines (en particulier ceux de la testostérone et de la DHT). La prise d’œstrogènes et de progestérone a aussi des effets anti-androgéniques, et pour cette raison, la prise d’anti-androgènes peut s’avérer inutile dans le cadre d’un traitement hormonal féminisant.
La progestérone est une hormone qui peut être prise en complément des œstrogènes, en l’absence de prise d’anti-androgène ou parfois dans un second temps, lorsque le traitement œstrogénique est stabilisé. Cette hormone favorise la libido ainsi que certains effets féminisants, tels que la répartition des graisses ou la texture de peau.
ressources:
OUTrans Hormones et parcours trans