UNE DÉMARCHE DE TRANSITION,
UNE ÉTAPE À LA FOIS !
Nous sommes tous des êtres humains biologiquement différents, chaque transition est différente. Il faut donc éviter absolument de faire des comparaisons entre les transitions de deux personnes transgenres. Ce qui est vrai pour l’une ne l’est pas nécessairement pour l'autre. Certaines personnes veulent faire une transition c’est-à-dire modifier certains aspects de leur personnalité et parfois même de leur corps afin de mieux refléter leur véritable identité de genre. Ils pensent ainsi pouvoir ne plus subir la dysphorie de genre en société vu qu’elles seront en adéquation avec le genre vécu. La transition se fait suivant le ressenti et les envies de chaque personne concernée.
Il est important de retenir que dans une démarche de transition les étapes ne sont pas des obligations pour se faire reconnaître dans son genre choisi. Seule la personne en transition choisira les étapes nécessaires à son bien-être. Ces choix doivent se faire librement sans pression de la famille ou de son entourage proche.
Chaque personne trans gère sa vie au mieux de ses intérêts, de son bien-être et de sa santé mentale. Elle n'a rien à justifier aux près des autres de son état trans, ses choix sont réfléchis et elle prend les moyens pour assumer sa vie en harmonie corps et esprit.
Personne n'a autorité d'imposer à une personne trans d'être la personne qu'elle ne croit pas être.

Les étapes de la transition
La transition sociale
La transition sociale consiste à exprimer son genre autrement que selon les normes et rôles associés au genre assigné à la naissance. Par exemple, l’adoption d’un prénom et de pronoms différents, le changement d’habillement, de gestion de la pilosité ou de maquillage, ainsi que le port de vêtements de compression de la poitrine (binders) ou des organes génitaux (gaffs) s’inscrivent dans la transition sociale. Les personnes trans à cette étape sont souvent confondues avec les « travestis » et sont très vulnérables en cas d’opposition à une ou des personnes transphobes. En cas de contrôle de leurs papiers d'identité, elles sont amenées à justifier leur transidentité qui risque d’être peu ou pas comprise.
La transition légale
L'importance du prénom et du genre de la personne trans sur ses documents d'identité est une étape très attendue. Lorsque des pièces d'identité sont demandés et que celles-ci ne correspondent pas à l'expression de genre:
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1 personne trans sur 4 (25 %) est harcelée verbalement;
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1 sur 6 (16 %) se voit nier l’accès aux services ou bénéfices;
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1 sur 10 (9 %) se fait demander de quitter;
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1 sur 50 (2 %) est attaquée.
En plus de la modification de la mention du sexe à l'État civil, il est aussi possible de demander la modification d’un ou de plusieurs prénoms pour refléter la nouvelle identité de genre de la personne visée.
Pour être admissible à un changement de la mention de sexe, la personne doit être citoyenne du Canada et avoir un domicile au Québec depuis au moins un an. Si la personne née au Québec, mais n'y habite plus, elle peut être admissible du moment qu'elle peut prouver que la modification du genre n'est pas possible dans le pays ou la province de son domicile.
Les changements typiques venant de la testostérone (variables selon les personnes)
Temps moyen Effets de la testostérone
1 à 3 mois après le début du traitement
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Augmentation du désir sexuel
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Sécheresse vaginale
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Grossissement du clitoris (1-3 centimètres en moyenne)
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Augmentation du sébum sur la peau et de l’acné
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Augmentation de la croissance, de la rudesse et de l’épaisseur des poils sur les bras, les jambes, le torse, le dos et l’abdomen.
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Augmentation de la masse musculaire et de la force
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Redistribution des graisses selon un modèle plus « masculin ».
1 à 6 mois après le début du traitement
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Arrêt du cycle menstruel
3 à 6 mois après le début du traitement
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Début du changement de la voix (mue, abaissement)
1 an et plus après le début du traitement
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Croissance graduelle des poils sur le visage (peut prendre de 1 à 4 ans après le début du traitement pour une croissance complète)
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Possibilité de types de calvitie.
Il n’est pas possible de choisir les changements de la testostérone sur son corps.
Certains changements peuvent être indésirables pour certaines personnes et certains changements sont irréversibles.
transition homme vers femme (MtF)
Le traitement des femmes trans se compose essentiellement de médicaments qui freinent la production de testostérone auxquels on ajoute des œstrogènes. Le ralentissement de la production de testostérone est uniquement nécessaire chez les personnes trans qui n’ont pas encore subi d’opération chirurgicale parce que, après la vaginoplastie, les sources de la production de testostérone, à savoir les testicules, ne sont plus présentes. Sous l’influence du traitement hormonal, les caractéristiques sexuelles masculines vont progressivement céder la place à des caractéristiques de plus en plus féminines. Après la chirurgie de réassignation sexuelle, il faut continuer à prendre des œstrogènes, toute sa vie durant, sauf contre-indications.
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Des anti-androgènes, par comprimés pour réduire la production de testostérone
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De l'estrogène, par comprimés ou timbre
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De la progestérone, en comprimés, dans certains cas
Le choix du traitement se fait selon les recommandations du médecin et des préférences de son patient.
Antiandrogènes
Les antiandrogènes freinent la production de testostérone et/ou empêchent la transmission de celle-ci à son récepteur. Les effets souhaités consistent à réduire la libido (moins d’érections spontanées) et la pilosité et à interrompre le processus de chute des cheveux des hommes. Les hormones féminines ont également un effet sur la sexualité. Les effets secondaires rapportés sont de la fatigue, de l’apathie, une faiblesse musculaire et, comme on peut s’y attendre, la stérilité.
Oestrogènes
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Les œstrogènes ont aussi une action inhibitrice sur la production de testostérone et induisent la féminisation: développement mammaire
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voix plus douce
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modification de la répartition des graisses
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plus forte émotivité
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Ces substances n’ont pas d’influence sur la voix et le patient doit souvent recourir à l’orthophonie pour parvenir à parler plus aiguë
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Souvent, ils n’ont aussi qu’un effet limité sur la barbe.
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L’épilation au laser ou l’épilation électrique peut être nécessaire.
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La pilosité sur les autres zones du corps réagit normalement mieux au traitement.
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Le principal effet secondaire des œstrogènes est qu’ils augmentent le risque de thrombose (caillots sanguins).
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Votre endocrinologue peut vous indiquer si ce traitement est le plus sûr pour vous.
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Les thromboses surviennent essentiellement chez les femmes qui fument. C’est pourquoi il est essentiel d’arrêter de fumer au cours du traitement.
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On prescrit généralement aux jeunes patients des œstrogènes par voie orale, et plus tard par voie transdermique (gel ou patch).
La deuxième étape est réalisée par la chirurgie de confirmation de genre.
Chez l' hommes transgenre
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La mastectomie ( ablation des seins )
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La mastectomie pour les jeunes trans d'au moins 16 ans: Les jeunes trans d'au moins 16 ans peuvent avoir accès à la mastectomie avec une lettre de recommandation d'un.e spécialiste de la santé trans. << De préférence après un temps vécu dans le genre désiré et après une année de traitement de testostérone.>> Toutefois, différentes approches peuvent êtres appropriées, selon la situation clinique particulière du jeune trans liés è son expression de son identité de genre.
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l'hystérectomie
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la phalloplastie ( réalisation d’un pénis )
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Métaidoïoplastie
chez la femme transgenre
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la mammoplastie ( implantation de prothèses mammaires )
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la vaginoplastie ( création d’un vagin )
D’autres chirurgies non génitales sont parfois possibles telles que : la féminisation de la voix par augmentation de la tension des cordes vocales ou encore l’augmentation du volume des hanches et des fesses par insertion d’implants.
